En 1855, le préfet lance le projet de création d’une route de grande communication entre Monestier de Clermont et Gresse et une autre de Vif à Saint-Guillaume passant par les rochers de Lanchâtre et rejoignant la première à Maninaire.
Il y eut plusieurs projets dont un qui passait par le tracé de la route actuelle du Verney. Celui-ci a été enterré car Brunet Manquat, propriétaire de la cimenterie du Pont Mendrant, souhaitait le tracé par la route des tunnels pour faciliter le transport de son ciment vers Grenoble.
Les projets qui restent en vigueur sont estimés à 70 000 francs pour le premier et à 200 000 francs pour le second à la charge des communes concernées.
Les communes concernées par le deuxième projet réclament un programme moins conséquent, aux alentours de 100 000 francs, pour réduire leurs participations, notamment en réduisant la largeur prévue initialement de cinq mètres, l’amenant à quatre mètres.
La construction de la route des tunnels a débuté aux alentours de 1860.
À la demande des maires, le préfet accepte de débuter les travaux sur toute la longueur du tracé pour ne léser aucune des communes situées sur le tracé de Vif à Saint-Guillaume. À la condition, et compte tenu de l’ampleur et du coût des travaux, que les communes s’engagent à payer leur participation sur deux années, plutôt que sur cinq.
À l’origine, il y avait trois tunnels pour traverser les rochers.
En 1902, un projet de création d’un nouveau tunnel est proposé car la route est régulièrement fermée à la circulation du fait de sa dangerosité, principalement due aux éboulements fréquents. Les études réalisées par les agents voyers projettent la construction d’un tunnel d’une longueur de 430 mètres, en partie courbe. Il n’y aurait aucune ouverture pour l’éclairer naturellement, ce qui implique la pose d’un éclairage permanent. L’ensemble du projet est estimé à 125 000 francs.
Une souscription faite auprès des habitants de Miribel-Lanchâtre a rapporté 5 120 francs. Les autres communes avaient dû également prévoir un financement.
La prévision de la durée des travaux est de deux années pour une ouverture prévue en 1906. Ce projet n’a pas abouti : d’une part, Nous n’avons retrouvé aucun autre document sur sa création et d’autre part, en regardant de près la configuration des lieux, nous nous apercevons qu’à l’emplacement du projet il n’y a aucune, même minime, amorce de tunnel. Le projet devait partir de l’entrée, côté nord du tunnel médian, et traverser tous les rochers pour arriver au pied de la grande combe, où était construite la baraque des cantonniers.
Actuellement, il reste quelques vestiges de deux tunnels. Le troisième, plus au sud, que l’on aperçoit sur quelques photos a été détruit.
Après de multiples fermetures dues à des éboulements, la route fut définitivement fermée en 1959.
La route des tunnels après-guerre était souvent sujette à des éboulements, notamment au niveau du ruisseau Flairant.
Georges Siaud, le cantonnier, surveillait la route. Quand celle-ci était obstruée par des éboulements, il embauchait des jeunes de la commune pour déblayer les rochers et la terre.
Quelques fois, des bénévoles venaient leur prêter main forte, car cette route était vitale pour la liaison entre les communes du sud et Grenoble. Le chemin par le Verney n’était pas praticable avec des véhicules, tels des cars ou des camions.